Hélène Segara à cœur et en chœur avec ses fans algérois
21-06-2008
Par Fella Bouredji
L’enthousiasme et le plaisir ont été au rendez-vous jeudi soir dernier à la Coupole. La foule, elle, ne l’était pas. C’est devant un public plutôt épars qu’Hélène Segara a dévoilé ses mélismatiques capacités vocales dans un récital de deux heures organisé par la société Pro Events Entrertainment. On était bien loin des 8 000 personnes que pouvait contenir la salle.
Le public présent était segmenté en deux catégories : près de 700 personnes VIP près de la scène et pas loin de 600 autres sur les gradins. Un public quelque peu réduit qui n’a pas empêché l’artiste de se donner à fond ! Fidèle à sa féminité exaltée et à sa sensibilité à fleur de peau, l’artiste variera son répertoire avec quelques petites touches à références algériennes qui ont saisi les personnes présentes. Mais avant d’apprécier la
remarquable entrée sur scène de la chanteuse, il a fallu attendre un peu plus de 2 heures et demie. Prévu initialement pour 19h, le concert ne débutera qu’aux environs de 21h30. Pour faire patienter les spectateurs, un vieux concert des Bee Gees projeté sur un écran géant. Durant ces deux heures et demie d’attente, les commentaires sont d’ailleurs allés bon train. Notamment sur l’organisation et les raisons du retard. Certains disent que ce dernier est dû à une demande de la télévision algérienne qui voulait transmettre le concert en direct à partir de 21h. D’autres condamnent l’indéfectible absence du sens de l’organisation des Algériens. D’autres encore discutent du nombre de billets vendus qui se limiterait à 300. Information à vérifier. Mais ce qui reste moins contestable, c’est que bon nombre des personnes présentes n’ont pas vraiment acheté leur billet mais l’ont plutôt eu sous forme d’invitation dans le cadre de leur travail. «Il y a trop de gens qui l’aiment», Hélène, mais pas au point de payer un billet simple à 3 000 dinars et un billet VIP allant de 5 000 à 7 000 dinars. Du moins très peu peuvent le faire.
Mais trêve de bavardages, Hélène est sur le point d’entrer sur scène. Entrée remarquable d’ailleurs. Avant de découvrir son visage et la couleur de sa robe, le public ne percevra qu’une silhouette évincée par les lumières et les effets sonores, en écoutant surtout sa voix déclamant un texte poétique. Place ensuite à quelques-uns de ses succès : Je vous aime adieu, Parlez-moi de nous, Toujours tout seul… Avec cette dernière chanson, Hélène commencera à impliquer le public, en le faisant chanter, ce qu’il fit très bien.
Direction ensuite vers les vallées d’Irlande, où elle fera chavirer ses fans sur un air celtique, avant de passer aux choses sérieuses. Hélène se veut être une chanteuse engagée qui, tel qu’elle l’a expliqué lors de la conférence de presse qu’elle avait donnée quelques heures avant le concert à l’hôtel Sofitel, «engagée seulement dans les sujets que je maîtrise mais en étant consciente que je ne peux pas changer le monde». Elle dédiera, à cet effet, deux de ses chansons à des causes qui lui tiennent à cœur. D’abord, Dieu et la religion, à travers la chanson Quel que soit son nom. Elle explique à son public avant de commencer à chanter que «les religions ne devraient pas nous séparer mais plutôt nous relier». Ensuite, à travers une chanson dédiée aux enfants qui souffrent en temps de guerre. Vivo perlei, un incontournable titre qu’elle a partagé avec Andrea Bocelli, a également été repris avec, en guise de cadeau au public algérois, un artiste algérien qui n’a malheureusement pas été tout à fait à la hauteur. La voix de Hakim Salhi a assuré, sa mémoire, elle, lui a par contre joué un mauvais tour. Il a perdu les paroles de la chanson à plusieurs reprises mais il a tout de même participé à un des moments forts de la soirée. Place ensuite à ses deux plus grands succès : Elle, tu l’aimes et Vivre extrait de la comédie musicale qui l’a révélée, Notre-Dame de Paris. Après une salve d’applaudissements tenace, l’artiste s’alignera avec ses musiciens pour saluer le public. Les lumières s’éteignent, les gens se lèvent et s’apprêtent à partir quand quelques notes de piano résonnent, la lumière retombe… Ce n’est pas encore fini ! Hélène revient pour chanter son plus grand tube : Y a trop de gens qui t’aiment, et là les personnes revenues, debout, feront les chœurs. Elle saluera après ça ce public qu’elle dit adorer. Et là, c’est vraiment fini… Enfin presque ! Le public en réclame encore, la chanteuse de variétés française accepte et entonne a cappella Tu vas me quitter, je le sais, un autre de ses succès. Une fois la chanson finie, elle salue encore une fois, de la plus chaleureuse façon. Et cette
fois, c’est bel et bien fini…
Le public quitte la salle avec apparemment beaucoup de baume au cœur. F. B.