Drogba délivre Chelsea
Chelsea a remporté la 126e FA Cup de l'histoire en dominant Manchester United grâce à un but de Drogba (1-0) durant les prolongations. Avec ce titre, le quatrième du club londonien dans l'épreuve, la saison des Blues de Mourinho est sauvée.
Par Vincent DuchesneCompte Rendu du match Que pouvait-on rêver de mieux pour une finale de FA Cup ? Manchester United, le tout nouveau champion d'Angleterre, face à Chelsea, son dauphin, dans un stade de Wembley mythique et flambant neuf. Autant dire qu'il y a avait de la revanche dans l'air mais surtout une ribambelle de stars au mètre carré dans un véritable petit bijou architectural ! Restait à savoir qui des Red Devils ou des Blues avaient le mieux digéré cette saison marathon…
Aucune prise de risque Dans un Wembley archicomble moitié bleu, moitié rouge, on ne peut pas dire que les deux formations se montraient à la hauteur de l’évènement et des attentes. D’entrée, la tension était palpable. Peu d’espaces, deux blocs compacts, aucune prise de risque de part et d’autre, deux équipes se craignant mutuellement, il n’en fallait pas plus pour assister à une première période fermée à double tour et jouée sur un rythme de sénateur. La première escarmouche était à mettre à l’actif des Mancuniens mais Rooney, en position de hors-jeu, manquait totalement sa frappe enroulée (15e). Drogba tentait bien de réveiller tout le monde sur un missile à plus de 25 mètres mais la réussite n’était pas non plus au rendez-vous. Même Wembley semblait comme anesthésié par un round d’observation qui n’en finissait plus. A défaut de sortir les 90 000 spectateurs de leur profond sommeil, les Blues avaient tout de même le mérite de se montrer les plus menaçants. Ferreira se souvenait enfin qu’il avait le droit de passer la ligne médiane, crochetait Heinze pour servir Lampard dont la frappe instantanée dans un angle difficile était parfaitement stoppée par Van der Sar (31e). Dans la foulée, Wright-Phillips allumait les oiseaux sur un service de Drogba (32e) avant que Lampard, encore lui, ne voit son obus flirter avec la transversale (37e). Incontestablement, Wembley restait sur sa faim.
Enfin du rythme mais pas de buts Conscients d’avoir rendue une bien pale copie, les 22 acteurs revenaient sur la pelouse avec de biens meilleures intentions. Rooney ne tardait pas à lancer enfin les hostilités avec une frappe puissante à l’entrée de la surface repoussée comme il le pouvait par Cech (47e). L’Anglais avait visiblement des fourmis dans les jambes puisqu’il gratifiait quelques minutes plus tard Wembley de deux raids solitaires fantastiques avant d’être repris au tout dernier moment (56e, 64e). Du rythme, de l’engagement, des espaces, on assistait à une toute autre rencontre avec deux équipes se rendant coup pour coup, l’entrée de Robben côté londonien n’y étant pas étrangère. Ferdinand enlevait du bout du crâne le ballon que convoitait Drogba sur un centre de Mikel (54e), Giggs envoyait une reprise de volée magnifique juste au-dessus de la transversale (57e) avant que Drogba ne trouve la base du poteau sur coup franc (60e). Malheureusement, toutes ces bonnes intentions restaient lettres mortes, MU et Chelsea étant incapables de faire preuve de régularité. Ronaldo (88e) ou encore Vidic de la tête (90e+3) avaient beau tenter de se distinguer, la prolongation était inévitable !
Drogba offre la Cup à Chelsea Malgré l’apport de joueurs frais des deux côtés (Kalou pour Chelsea, Smith pour MU), les jambes semblaient bien trop lourdes pour emballer la prolongation. Il fallait attendre en fait les toutes dernières secondes de la première séance de rattrapage pour s'enthousiasmer avec un incroyable loupé de Giggs sur un caviar de Rooney, Cech sauvant les siens sur sa ligne (104e). Dans la foulée, Drogba, oublié au deuxième poteau, voyait son ballon filer dans le petit filet extérieur (105e). La litanie des remplacements battait son plein après le changement de côté et il y avait du KO dans l’air, Rooney manquant de peps sur une longue ouverture de Scholes (108e) tandis que Kalou loupait, pensait-on, la balle de match en enroulant pas suffisamment son ballon (114e). C’était sans compter sur Drogba qui, à la suite d’un une-deux à montrer dans toutes les écoles avec Lampard, devançait la sortie de Van der Sar pour offrir la 126e Cup de l’histoire aux Blues (1-0, 116e).
Le jeu et les joueurs Dans leur 4-3-3 habituel, les Blues se sont surtout appuyés sur une défense de fer pour remporter cette Cup.
Essien a été un roc infranchissable. Si les Red Devils avaient le malheur de passer Terry ou Ferreira, ils devaient faire face immédiatement à la patrouille ghanéenne.
Makelele, véritable essuie-glace du milieu de terrain, a abattu un travail considérable comme à ses plus belles heures.
Cech, dans ses buts, a fait preuve d’une belle autorité dans ses interventions. L’entrée de
Robben a donné de l’oxygène au jeu offensif des Blues même si le Néerlandais, légèrement touché, n’a pas pu finir le match. Enfin, le sauveur
Drogba a parfaitement été tenu par Ferdinand-Vidic. Jusqu’à ce une-deux splendide avec
Lampard…
Une fin de match cruelle pour les Mancuniens qui n’ont pas su trouver la solution pour percer le coffre-fort londonien. La raison ? Le match fantomatique de
Ronaldo semble une des explications les plus plausibles. Le Portugais est passé au-travers, tout simplement. Le bulldozer
Rooney était donc bien trop seul pour venir à bout des Blues. Cela n’a pas empêché l’Anglais d’être monstrueux de puissance et de résistance, gratifiant Wembley de quelques rushs impressionnants.
Scholes a été d’une précision diabolique sur ses transversales,
Fletcher a été transparent. Enfin, la charnière
Ferdinand-Vidic, c’est du solide !