Régions : SITUATION DE L’AEP À ORAN Les colporteurs d’eau ont encore de beaux jours devant eux
Cette année, les ménagères doivent faire face de nouveau à la pénurie d’eau. Depuis le début du mois de septembre, c’est de nouveau l’apparition du phénomène connu des médecins, appelé «le stress hydrique», qui maintient en éveil et en attente tous les sens des mères de famille. L’achat des jerrycans et des réservoirs d’eau est en passe de retrouver sa place en tête de liste des achats des Oranais. Et pour cause : la ville d’Oran, en dépit de ce qui a été répété à satiété ces dernières années, n’est pas près de connaître ce que cela signifie de l’eau H24 ! Cette année, l’annonce de l’arrêt technique de production de la station de dessalement d’Arzew Kahrama, du 4 au 29 septembre, et qui fournit près du tiers des besoins en eau potable d’Oran, a mis les pouvoirs locaux dans l’embarras. Cet arrêt technique, prévu au demeurant depuis l’été, a montré à quel point la situation de l’AEP et les disponibilités des réserves d’eau étaient des plus catastrophiques dans la wilaya, posant aussitôt la question de la politique de l’eau dans la région et ce, avant même la question de sa gestion• Aujourd’hui, la ville d’Oran ainsi que ses habitants, doivent gérer un déficit de 14 000 m3/jour, les besoins étant estimés à 350 000 m3/jour pour combler le manque de production de Kahrama, mais pas seulement, car en dépit de la mise en service de petites stations de dessalement au niveau de la corniche oranaise leur production ne dépasse pas les 50 % de leur capacité. Le déficit en eau dans la wilaya est annuel. La nouvelle société algéroespagnole de gestion de l’ AEP d’Oran, la SEOR, est elle aussi mise au-devant de la scène. Il est attendu de sa part des performances en matière de gestion du réseau d’AEP de la ville d’ Oran mais elle ne semble pas relever le défi. Une fois encore il a donc fallu solliciter le ministère des Ressources en eau et le comité d’affectation pour autoriser un apport supplémentaire de 30 000 m3/jour seulement à partir du barrage de Ferghoug. Autorisation qui a été finalement accordée à la direction de l’hydraulique d’Oran. Mais, là aussi, il est important de savoir que si les barrages de l’ouest peuvent supporter ces apports supplémentaires, leurs performances en matière de retenue d’eau sont minimes ; l’envasement et le déficit des précipitations font que les réserves d’eau emmagasinées dans ces barrages ne seraient que de 5 % ; ce qui est très inquiétant pour l’avenir. Dès lors, il est clair qu’à Oran les colporteurs d’eau et le système de «citernage» ont encore de beaux jours devant eux. Fayçal M.
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